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la voix du masque
28 septembre 2009

Ugo Rondinone Sunrise east - compte rendu

UR_espace03_VDMUgo Rondinone Sunrise east
Jardin des Tuileries, Paris
17 SEPTEMBRE au 15 NOVEMBRE 2009

Pour le festival d'automne à Paris, le jardin des tuileries se pare de sculptures de l'artiste suisse Ugo Rondinone. L'ensemble, nommé Sunrise East, est constitué d'une série de 12 figures, chacune pour un mois de l'année, positionnées autour du grand bassin.
Disposées en cercle, agencées régulièrement et dans l'axe parisien Louvre - Concorde, les masses en sont grandes, et quelque peu informes ; de loin l'ensemble ne peut manquer d'évoquer des alignements de menhirs. De face, elles présentent, à n'en pas douter, des visages, lesquels se disent inspirés de "masques de civilisations extra occidentales que des déguisements festifs pour le carnaval". ce qui justifie ces lignes ici.

Ces statues ont, de toute évidence, été modelées en terre, à grand renfort de traces de doigts, comme une ébauche, mais aux touches régulières, quasi systématiques. Les formes sont tirées en métal aux reflets froids (aluminium?) qui donne un effet quelque peu irréel, pixellisé, à l'ensemble. Elles se parent heureusement du reflet des lumières, si changeantes, de Paris, ce qui aide à leur intégration visuelle et à un effet de légèreté.
Leurs formes, elles, s'intègrent fort bien avec les sculptures permanentes du jardin, un peu en arrière plan.

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Les 12 personnages, auxquels je serais bien en peine d'attribuer un mois de l'année, ont néanmoins chacun une personnalité bien marquée.Les forme sont simplifiées à outrance, sortes de bonhommes-patatoïdes de jeune enfant, et font appel à bien des images attendrissantes, qui semblent créer la connivence avec le public, et les touristes appréciant, semble-t-il, de se faire photographier devant.
Les yeux sont creux, parfois une bille flottant dedans, les bouches expressives, et le reste... à peine évoqué. On ne peut pas ne pas penser aux masques larvaires qu'utilisait Jacques Lecoq, eux même dérivés des masques traditionnels du carnaval de Bâle. Hors l'artiste est originaire de la proche Zurich, la référence ne peut être qu'évidente.

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Mais bien d'autres masques, de diverses cultures, se devinent dans cette série: amérindiens, tout d'abord (on peut pousser le parallèle en disant qu'Ugo Rondinone vit actuellement aux Etats-Unis), notamment par le plus "à part" des personnages, faisant sans doute référence aux masques à transformation.

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Mais aussi d'autres masques Amérique du nord

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Amérindien d'amazonie, ou précolombiens ne sont pas non plus en reste:

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Et en poussant le petit jeu un peu plus loin, vers l'Asie, il y a certaines évocation de masques burlesques japonais...

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D'un point de vue plus poétique, en me promenant dans cet alignement faussement primitif, je voyais en ces formes érigées, comme des bourgeons, des rejets, comme si les anciennes statues du vénérable jardin emettaient de nouvelles pousses un peu plus loin, et faire naitre d'autres personnagesn pas encore "finis" à ce jour, des promesses de nouveau monde. Le soleil se lève à l'est.

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