Masque ou pas masque?

Me voici de retour d'un spectacle, "paseo a la sombra de la luna" à la maison des cultures du monde.
Quel rapport au masque, dans cet assemblage de poésie espagnole avec musique et danse? Si j'y suis allée, c'est que j'aime fort le flamenco, et la culture espagnole en général, voilà tout. Pourtant, ouvrant le programme, je découvre le terme masque: suivi de deux noms.

Du flamenco masqué? Voilà que mon imagination s'emballe, nourri de quelques images de minotaures, des têtes cornues, des sabots/talons piaffant le sol sur les nerfs de la guitare... je m'emballe.

Entrée en salle, début du spectacle ; un petit hommage se fait à une figure suspendue au rideau fond de scène, mi funèbre-mi-vierge, en mantille noire laissant poindre un visage pale comme tête de poupée.
Passe le spectacle, et rien d'autre que cet accrochage pour servir de "masque". Une base très probablement industrielle de forme de masque de Venise juste peinte (maquillée je dirais plutôt) enrubannée et suspendue peut-elle prendre le nom de masque?

Qu'est-ce qui fait la spécificité d'un masque? 
Est-ce d'être porté, d'être portable? De représenter une tête? Que dire alors des masques antiques qui ne sont que représentation (sur bouclier par exemple) ou miniatures de masques? que dire des cimiers, qui ne vont pas sur le visage? que dire des expositions de masques, hors culte et hors théâtre?

Et si tout ça est bien du masque, alors pourquoi je n'arrive pas à nommer de la sorte cet embryon de marionnette pendue à la scène?

je dirais simplement, provisoirement, que c'est parce qu'il ne jouait pas, il décorait, n'avait aucune personnalité à laquelle on pouvait l'identifier (on comprenait la mère etc. du fait des textes), mais par ce qu'offrait l'image: une suggestion efficace d'autel d'église grâce aux dentelles noires. Un élément de décor donc.
Un masque est un masque lorsqu'il nous montre quelqu'un (ou quelque force...) et s'impose comme tel. Creux, porté, plein posé accroché qu'importe. Peu avant, cet après midi, je feuilletais un catalogue de masques des Sartori, et, même en vue d'exposition, ils restent expressifs, vivants, on les voit presque cligner des yeux ou parler, et on n'a pas à se demander qui c'est.

Un masque c'est quelqu'un. C'est même surement à ça qu'on le reconnait.