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la voix du masque
4 novembre 2009

Claude Lévi-Strauss

Nous sommes le 4 novembre 2009, je viens d'apprendre le décès de Claude Lévi-Strauss (disparu le 30 octobre) et je m'empresse de faire un bref hommage, puisque le nom de ce blog paraphrase le titre d'un de ses célèbres ouvrages: la voie des masques.  Je serais bien en peine de faire un résumé exhaustif de la pensée du personnage, je tente donc humblement une sélections de remarques très subjectives.
Cet homme, qui a traversé le XXè siècle de toutes parts (il est mort à quelques jours de ses 101 ans), se disait issu de la culture du XIXè. Néanmoins il refuse le voyage d'exploration et la vision colonialiste, et pratiquait l'ethnographie comme une continuité de l'humanisme adapté aux civilisations, jusque là, déconsidérées*. Il savait faire partie des derniers à pouvoir se confronter à des personnes vivant selon une tradition non touchée par notre société. De fait il voyait l'avenir avec toutes sociétés aplanies, et le déplorait.
Son terrain de recherche se base sur les amérindiens, d'abord d'Amazonie, puis du nord-ouest américain. Il considère leur patrimoine culturel comme aussi important à l'histoire de l'humanité que peut l'être la civilisation gréco-romaine*.
Ses champs d'étude se rattachent à la notion de mythe: liant le religieux, l'historique, l'artistique, l'expérience sensible, le mythe recherche une unité d'explication à nombre de choses à priori hétérogènes. Un mythe parle d'une histoire qui se passe quand homme et animaux n'étaient pas encore distincts et raconte comment cette séparation advint et les lois qui en résultent*.

retrouver ce média sur www.ina.fr

Claude Levi-Strauss est issu d'une famille de musiciens (son grand père) et d'artistes peintres (ses père et oncles). S'il site comme inspirateurs Rousseau, Chateaubriant ou Proust* en littérature, si Wagner semble avoir marqué sa jeunesse, en peinture il semble très marqué par le surréalisme*, en particulier belge (Delvaux) et Max Ernst*.
En 1941, il fuit vers les Etats-Unis par un bateau où il fait la rencontre d'André Breton, qu'il côtoiera à New-York. Ils fréquenteront ensemble les brocanteurs, ils élaboreront le début de collections "d'arts populaires" américains alors dépréciés*. Il dit avoir beaucoup appris de Breton sur la reconnaissance de la valeur, de la qualité d'un objet*.
On peut penser que cette formation du regard sera à l'origine, quelques années après (1975) de la voie des masques. Cet ouvrage initialement édité chez Skira (ouvrage d'art) se veut d'ailleurs être une étude sur la notion de style, en prenant pour exemple ce qu'il ose apprécier comme un art majeur: les masques des indiens du Pacifique nord.

retrouver ce média sur www.ina.fr

* les remarques avec asterisques sont issues d'interviews ou émissions disponibles sur les site ina.fr - http://archives.tsr.ch/player/ecoles-levistrauss - archives.radio-canada.ch - canalacademie.com

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