Masque n.m. :
Voici quelques voies pour définir l'objet qui nous occupe ici:
"Objet dont on couvre le visage humain pour transformer son aspect naturel" (définition dictionnaire Robert)
On ajoutera aussi que dans certains cas il sert à protéger, que ce soit de la vue ou de l'atmosphère (masque à gaz, à oxygène...), même si ce n'est pas ce qui nous occupe ici.
"Simulacre matériel couvrant la face (ou toute autre partie du corps) pour la subvertir et lui imposer une présence étrangère" (dictionnaire encyclopédique du théâtre ed. Bordas 1991)
Étymologiquement, le terme est attesté en français dès le début du 16è siècle "M. Félibien, Hist. de la ville de Paris, t. 4, p.630: faux visages appellez en commun langage masques" (CNRTL) puis peu après chez Rabelais. Il est alors un dérivé de l'italien MASCHERA.
L'origine du mot viendrait du latin de basse époque MASCA (643 après J.C) qui signifie sorcière. le provençal MASCO a gardé ce sens.
Si le mot est postérieur à l'objet qu'en était-il avant?
En Grèce antique, le masque était nommé PROSOPON, littéralement: donne à voir par ce qui est contre le visage. Mais le terme désigne également le visage, le comédien et le personnage. S'il n'y a pas de terme bien à part, la facture de masque était un vrai métier au doux nom de SKEUOPOIOI.
Que retenir de ça: le masque, par définition (et étymologie) est lié aux forces malicieuses (sorcières) voire démoniaques, ce en quoi il est indissociable du sacré. Et s'il est l'incarnation d'un pouvoir maléfique, il en est également la conjuration du fait de son usage.
Les temps anciens ont créé des masques comme doubles des Dieux (rituels), comme doubles d'un mort (funéraires), mais c'est avec le double du héro (théâtre) que l'homme masqué entre dans la vie civile.
Pour une définition plus complète et encyclopédique vous pouvez regarder par là.
sur ce votre "skeuopoioia" vous salue... jusqu'à la prochaine fois...